Les coulisses
Du spectacle
SCÈNE 1 : DANS LES COULISSES DE L'ORCHESTRE SYMPHONIQUE
Pour ce premier épisode, nous allons à la rencontre de l’orchestre symphonique du Labopéra Périgord-Dordogne. La réunion de musiciens professionnels et amateurs confirmés, animés d’une même passion : jouer pour le plus grand nombre et rendre accessible le répertoire opératique.
Placé sous la direction de Chloé Meyzie, l’orchestre symphonique se compose de musiciens d’orchestre professionnels issus en partie d’un partenariat avec le PESMD Bordeaux Nouvelle-Aquitaine, d’artistes-pédagogues dispensant un enseignement au Conservatoire à Rayonnement Départemental de la Dordogne, de grands élèves et de musiciens amateurs confirmés issus du territoire. Dans un département où l’offre musicale est loin d’être saturée, l’orchestre du Labopéra Périgord-Dordogne constitue une formidable occasion pour les 70 instrumentistes de partager leurs compétences et de se réunir autour d’un projet musical de grande envergure. Déjà présente dans l’orchestre de l’édition précédente, Déborah, l’une de nos flûtistes, se dit heureuse de « partager de beaux moments de vie” avec les autres musiciens cette année encore. Une “immense opportunité en Dordogne” grâce à laquelle “elle a rencontré de nouveaux amis”.
Une fois par mois depuis fin octobre, les séances de répétition sont axées sur le travail intensif d’un acte de la Traviata. L’orchestre symphonique se prépare d’ores et déjà pour une résidence artistique d’une semaine en février 2023. Un temps de travail que notre cheffe d’orchestre et directrice artistique Chloé Meyzie attend avec impatience et qui promet d’assurer « un spectacle grandiose ! »
Pour réserver vos places et venir écouter la sublime musique de Verdi jouée par l’orchestre symphonique, retrouvez toutes les informations sur notre site internet.
SCÈNE 2 : DANS LES COULISSES DEs décors
Pour ce deuxième épisode des coulisses du spectacle, nous vous proposons de découvrir le processus de fabrication des décors et les trois établissements qui travaillent en collaboration : le lycée professionnel Porte d’Aquitaine de Thiviers, le lycée professionnel Chardeuil de Coulaures et le Centre de Formation des Apprentis de Boulazac.
L’un des fondamentaux de l’action du Labopéra Périgord-Dordogne et plus généralement du réseau national de la Fabrique Opéra consiste à valoriser le savoir-faire et les compétences des jeunes en filières techniques et professionnelles à travers la création des éléments de mise en scène. Dans ce projet à la fois pédagogique, artistique et professionnel, les jeunes sont encouragés à révéler le meilleur d’eux-mêmes et à utiliser les outils acquis durant leur formation au service d’un opéra coopératif dont ils pourront être fiers. Pour la mise en scène de La Traviata, imaginée par Gersende Michel, la fabrication des décors nécessite la collaboration de plusieurs corps de métiers manuels et techniques.
Pour “l’habillage” de scène, les élèves du CAP ébénisterie au C.F.A de Boulazac ont imaginé du mobilier d’intérieur avec différents modèles de tables basses, ainsi qu’un portique de rideaux. Exposés lors de la conférence de presse du Labopéra, ces plans prendront forme après janvier. Le C.F.A participe également à la création d’imposants luminaires, dont les prototypes ont été présentés à notre équipe artistique. Environ 4 heures de fabrication seront réparties pour chaque pièce, sur les semaines 3, 6 et 8 du calendrier. Les jeunes de niveau 4 en 2e année de BP électricien vont devoir connecter 20 descentes de câbles dans des boîtes de dérivation, câbler des douilles électriques sur ces câbles et fixer les abat-jours. Tout ce montage sera accroché sur des supports en bois réalisés en médium et viendra illuminer la scène du Palio !
Au lycée professionnel Porte d’Aquitaine de Thiviers, le mois de décembre était consacré à la création des éléments commandés. Un travail conjoint entre les terminales Bac Pro Technicien Menuisier Agenceur et les 1e année CAP ébénisterie a permis de confectionner une série de panneaux volumineux (5 moyens + 10 longs) pour encadrer l’espace scénique. Lucas, Théo, Tilyann et Quentin, âgés de 17-18 ans, ont travaillé pour la première fois sur un décor de spectacle ! Le centre de la scène sera également occupé par une majestueuse coiffeuse style Louis XV réalisée par les 1e année Brevet des Métiers d’Art, après 22 heures de travail. Siebren, 17 ans, explique qu’après avoir débité le bois, les élèves ont fixé les quatres pieds galbés de la coiffeuse au caisson principal à l’aide de dominos et de colle. Un projet “valorisant” selon Manon, 19 ans, qui “s’éloigne un peu de l’ébénisterie dite traditionnelle”. Si les élèves ont pris plaisir à concevoir ces pièces tout en gagnant de nouvelles compétences, ils n’en restaient pas moins surpris de travailler sur des volumes de bois importants.
Ces décors ont ensuite été livrés au lycée professionnel de Chardeuil à Coulaures, à la rentrée de janvier. Après avoir ignifugé chaque pièce, les premières et terminales de CAP Peintre Applicateur de Revêtement ont utilisé leur expertise sur les finitions pour “habiller” le tout. Entre peinture de motifs élaborés et pose de tapisserie (raccords sautés), les décors de La Traviata mobilisent une série de nouvelles compétences pour chacun. La plupart avaient d’ailleurs participé à la réalisation des décors de Carmen.
Comme l’a si bien exprimé Léna, 17 ans, qui a conçu la façade de la coiffeuse, “il faut de la visibilité pour tous les métiers manuels !”
SCÈNE 3 : DANS LES COULISSES DEs costumes
Pour ce troisième épisode des coulisses de La Traviata, nous vous proposons d’en découvrir plus sur la création des costumes du chœur d’adultes et des solistes, et sur les deux établissements qui travaillent en collaboration : le lycée professionnel Léonard de Vinci à Périgueux et le lycée professionnel Antoine Lomet à Agen.
L’opéra est un art total qui, outre les métiers musicaux, fait appel à une pluralité de compétences et de corps de métiers. L’opéra a besoin de maquilleurs, coiffeurs, peintres, menuisiers ébénistes, électriciens… mais aussi de costumiers !
Partenaire du Labopéra déjà l’an dernier, le lycée professionnel Léonard de Vinci et son Bac Pro Métiers de la Mode – Vêtements (MMV) repartent avec un nouveau défi : élaborer et confectionner les costumes des 50 choristes amateurs de La Traviata. Après un premier temps de travail consacré à la prise de mesures, les élèves ont réalisé des prototypes selon un cahier des charges établi par l’équipe artistique. Pour les femmes du chœur, un choix de hauts à encolure basse tantôt assortis de manchons et de dentelle tantôt d’un faux corset en cuir, et pour les hommes, un gilet paré d’un faux boutonnage et d’une fausse chaîne. Étalé sur les mois de décembre et janvier, le travail de création s’est déroulé à la manière d’une petite entreprise, la chaîne de production allant de la conception du costume au contrôle qualité. “C’est plus sympa de travailler en groupe” explique Aglaé, 18 ans, en terminale, habituée à élaborer des travaux plus personnels. Le projet du Labopéra a mobilisé des classes entières du lycée et a renforcé en cela la cohésion entre élèves. La terminale MMV a notamment œuvré à la réalisation des costumes du chœur d’enfants lors de l’édition précédente. Kaitleen, 17 ans, est ravie de participer à nouveau au projet. “Je suis encore plus motivée et confortée dans mon idée de poursuivre ma formation vers les costumes de scène !”.
Côté solistes, pour la deuxième année consécutive, c’est le lycée Antoine Lomet à Agen et la première Diplôme de Technicien des Métiers du Spectacle (DTMS) qui confectionnent ces tenues de scène. Cathy, en première DTMS, se réjouit cette année de s’investir pour un opéra “proche”, un spectacle qui “n’est pas loin du lycée” et auquel les élèves sont invités à assister. Lors des auditions de septembre, plusieurs petits groupes se sont activés pour prendre les mesures de la centaine de candidats présents. L’occasion pour tous d’en découvrir un peu plus sur l’envers du décor et de mieux comprendre les attentes du projet. Le travail s’est ensuite poursuivi avec leur équipe pédagogique, en collaboration étroite avec notre metteuse en scène Gersende Michel et notre directrice artistique et musicale Chloé Meyzie. Les élèves ont travaillé avec leurs professeurs autour de la géographie de plateau et la création d’un opéra. Des discussions autour du parti-pris de mise en scène et des intentions ont également permis de guider les lycéens et d’en faire ressortir de belles idées de tenues, aux teintes plutôt automnales. Les matières sont fluides, voluptueuses, souples pour Violetta, et pour les hommes plutôt rigides, “classes”. Une ambiance un peu grunge, artistique underground pour une Traviata d’actualité. Mana, en première DTMS, a eu l’idée de parer le tissu de la jupe de Violetta avec des fleurs violettes, bleues et vertes, un ensemble inspiré de l’histoire de “La Dame aux Camélias” d’Alexandre Dumas, explorée en cours de français, et du prénom “Violetta” : “Étant donné que nous avons passé plusieurs mois à travailler sur La Traviata, aujourd’hui, j’ai presque l’impression de connaître personnellement les personnages !”. Pour le moment, des essayages de toiles sont organisés pour chaque soliste afin de réajuster, modifier, corriger chaque pièce. Avant le prochain essayage des costumes finalisés en mars, chacun s’activera pour couper les matières choisies, réfléchir aux finitions et confectionner chaque élément avec minutie. Un travail de longue haleine que nous avons hâte de découvrir sur la scène du Palio !
SCÈNE 4 : DANS LES COULISSES Du choeur de la traviata
Pour ce quatrième épisode des coulisses de La Traviata, nous vous proposons de rencontrer les 48 choristes amateurs qui composent le chœur.
Placé sous la direction d’un binôme professionnel, Jean-François Bulart, chef de chœur et Jean-Baptiste Cougoul, pianiste-accompagnateur, le chœur de La Traviata est composé de chanteurs amateurs hommes et femmes, résidant dans tout le département.
Enseignants, agriculteurs, commerçants, retraités… toutes et tous ont été formés au chant et à la mise en scène spécialement pour l’occasion. Pour certains, c’est une véritable découverte !
Dès septembre, le chœur est ouvert à tout choriste du département désireux de prendre part à cette belle aventure et de s’investir dans ce projet artistique ambitieux.
Dans La Traviata, tout comme dans Carmen, les choristes interagissent sur scène avec une équipe de solistes professionnels. La collaboration entre professionnels et amateurs passionnés crée des synergies et favorise une qualité vocale d’exception.
En amont des représentations, le chœur répète de façon hebdomadaire. Jean-François, déjà présent en renfort professionnel pour l’édition Carmen 2022, a été conquis par le projet l’année dernière et revient avec une nouvelle mission : “C’est un plaisir de collaborer avec un grand chœur et d’accompagner chacun dans sa recherche de la justesse et du phrasé musical !”. Depuis septembre, l’apprentissage de la partition consiste à “monter en bloc de voix avec deux pas en avant, un pas en arrière, afin de faciliter le processus de mémorisation”, explique-t-il. Tout ceci se complète grâce au travail personnel mais également aux week-ends consacrés à la mise en scène.
Ces temps de travail un peu particuliers, encadrés par Gersende Michel, metteuse en scène, Antoine Alcaraz, son assistant et Chloé Meyzie, notre directrice artistique et musicale, permettent de mettre en place la voix et de l’associer au jeu. Chacun recherche des idées pour incarner son personnage. Une vraie première pour certains qui découvraient le travail de mise en scène et l’univers de l’opéra. Si les premiers temps étaient un peu déstabilisants, tous se sentent désormais confiants et rassurés. “Le premier week-end de travail a soudé tout le monde” partage Clotilde. En effet, ils sont accompagnés et encouragés par “d’anciens” participants de l’aventure Carmen, qui sont très heureux de se retrouver pour la nouvelle édition. La présence sur scène et les réflexes sont déjà là mais chanter en italien est un nouveau défi ! Une difficulté qui s’estompe petit à petit, surtout après un premier week-end de travail entre l’orchestre symphonique et le chœur. Patrice, membre du chœur pour la deuxième année consécutive, est ravi ! “La rencontre avec l’orchestre galvanise, il y a une vraie connivence qui se crée. On a de la chance, pourvu que ça dure !”.
Pour Chloé, le fait d’avoir déjà vécu une première expérience au Labopéra facilite la cohésion au sein du groupe, à tel point que “les week-ends sont trop courts !” s’exclame-t-elle. Plus qu’une dernière étape avant les représentations : le chœur amateur rencontrera les solistes professionnels début mars !
D’ici là, vous pouvez dès à présent réserver vos places via notre site internet.
SCÈNE 5 : DANS LES COULISSES Des maquillages et des coiffures
Pour ce cinquième épisode des coulisses de La Traviata, nous vous proposons de partir à la rencontre des jeunes qui s’occupent des coiffures et des maquillages du spectacle, ainsi que les deux établissements qui travaillent en collaboration : le lycée professionnel Saint Vincent de Paul à Périgueux et le Centre de Formation des Apprentis de Boulazac.
En travaillant pour le spectacle, les élèves et apprentis des filières coiffure et esthétique découvrent les exigences spécifiques du maquillage et de la coiffure de scène. Tout en respectant la vision de Gersende Michel, notre metteuse en scène, ils imaginent et créent l’esthétique des principaux personnages de l’opéra. Dans les coulisses du Palio, ils interviendront le jour même des représentations pour magnifier les solistes professionnels et les choristes amateurs. En étant pleinement acteurs du déroulé de l’opéra, les élèves et apprentis sont sur un pied d’égalité avec les professionnels qui les encadrent.
Le lycée professionnel Saint Vincent de Paul propose cette année aux filières coiffure et esthétique de participer à nouveau à l’aventure du Labopéra Périgord-Dordogne. Une formidable opportunité pour les jeunes d’exprimer à nouveau leur créativité et leur sensibilité artistique. En esthétique, les Brevets Professionnels (1e et 2e année) et les CAP (1e et 2e année) sont mis à contribution. Objectif : réaliser des maquillages plus complexes que l’an passé, selon les différentes ambiances que l’opéra traverse, et en un temps très limité. C’est à Angèle que revient le défi de maquiller Sabine Revault d’Allonnes (Violetta) lors de la représentation du dimanche. Une première pour elle qui se dit “confiante” et heureuse de vivre “une bonne expérience !”. Inspirée des couleurs pétillantes de la tenue, cette mise en beauté conçue avec une maquilleuse professionnelle devra être réalisée en moins de 3 min 50. De l’autre côté de la pièce, Charlotte s’active à vieillir le visage de son camarade, un maquillage qu’elle réalisera sur Olivier Cesarini (Germont) lors des essayages à venir.
Côté coiffure, les CAP (2e et 3e année) et les BP sont à pied d’œuvre pour réaliser la majeure partie des coiffures des solistes et des choristes. Ann-Line est ravie de retrouver la dynamique du projet : “On espérait le refaire cette année, après avoir participé à Carmen !”. Les réalisations ont alors été réparties de la façon suivante : les CAP seront en charge du chœur et les BP des solistes. Pour les BP, le défi est d’autant plus important puisqu’ils viennent en cours une fois par mois pour travailler le reste du temps en entreprise. Tous très enthousiastes à l’idée de mettre en œuvre leur savoir-faire, ils découvriront l’équipe de chanteurs professionnels lors d’essayages coiffure fin mars. Lauryn, qui a coiffé Carmen l’an dernier, s’occupera d’embellir Violetta au fur et à mesure des actes, avec une coiffure évolutive qui s’adaptera à ce que le personnage traverse. Au Palio, Lauryn sera accompagnée de son camarade Fredy pour chaque changement. Le temps d’exécution sera en effet très limité et nécessitera beaucoup d’efficacité. Pour les coiffures du chœur, les CAP ont effectué des recherches à partir des inspirations données par notre metteuse en scène et ont même eu l’idée de créer de nouvelles coiffures pour sublimer les choristes. Inventifs, entreprenants… certains comme Ella aimerait peut-être un jour travailler dans le milieu artistique.
Ébénisterie, électricité, mais aussi coiffure ! Le CFA de Boulazac renoue cette année son partenariat avec le Labopéra et permet à quatre apprentis coiffeurs en BP première année de travailler sur ce projet tentaculaire. Ainsi, Margaux, Lucas, Eloïse et Charlotte, accompagnés de leur équipe pédagogique, se prêtent pour la première fois au challenge de la coiffure de scène. Gersende Michel leur a confié cette année la mise en coiffure de deux solistes, celles de Flora (Mathilde Legrand) et de Germont (Olivier Cesarini). Une réalisation plus complexe que l’an passé puisque Olivier aura besoin d’être beaucoup vieilli pour ressembler au personnage du père d’Alfredo, emblématique de la bourgeoisie. La coiffure de Flora suivra, quant à elle, le déroulé des actes avec un changement prévu entre l’acte 1 et l’acte 2.
L’équipe de quatre apprentis est nouvelle au projet et l’énergie et la motivation sont profondément présentes ! Guidée par leur enseignante d’Arts Appliqués, Cécile Garrigue (également membre du chœur), un premier travail en classe entière a permis d’effectuer quelques recherches de créations s’inspirant de l’univers underground impulsé par la mise en scène. Dans un premier temps, des croquis ont été réalisés de façon collégiale entre les quatre jeunes selon les inspirations données par Gersende Michel. Une fois les croquis validés, des essais ont été faits sur modèles afin de mieux appréhender chacune des coiffures. En attendant les représentations, les apprentis continuent les entraînements pour améliorer leurs gestes et redoubler de rapidité et d’efficacité en situation réelle. Tous se disent très heureux de faire partie d’un projet grandiose et ont hâte d’être à la représentation pour ressentir l’énergie et l’excitation du spectacle… sans cacher un peu de trac de devoir monter sur scène et saluer un si grand public. En somme, une expérience enrichissante pour les jeunes qui apporte beaucoup de dynamisme aux différents cours de pratiques et d’arts appliqués selon eux !
Lors des représentations de La Traviata, chacun sera amené à passer un moment privilégié avec les solistes et les choristes. Le rapport exclusif qui naît entre les élèves et les artistes tout au long du projet a le pouvoir de changer le regard des jeunes sur le grand spectacle de l’opéra.
Florine, en BP coiffure au lycée St Vincent de Paul : “C’est flatteur de nous demander de participer à nouveau. C’est aussi important de valoriser le travail que l’on ne voit pas derrière le rideau.”